Ce blog, consacré à la problématique bâtiment - ville et énergie, souhaite apporter sur ce vaste sujet quelques éléments de réflexion utiles.

À cette fin, il incorpore de nombreux liens vers des sites et articles qualifiés.

jeudi 8 septembre 2016

Agriculture urbaine



Sapiens, le remarquable livre de Yuval Noah Harari, dans ses chapitres consacrés à la révolution agricole montre comment l’agriculture naissante, en rendant sédentaires les nomades, a donné naissance aux villages puis aux villes.
Aujourd’hui, par une sorte de symétrie, ce sont les villes qui, ici et là, en réponse à des besoins et motivations variés, produisent en leur sein des formes expérimentales ou abouties d’agriculture, urbaine.

Cette agriculture urbaine et périurbaine peut chercher à satisfaire des besoins vitaux (un sujet sur le lequel l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO – attire l’attention depuis longtemps et dont les organoponicos cubains sont un exemple connu) ou, de façon moins pesante, à permettre à l’Homo sapiens qui se cache derrière tout citadin de reconnecter avec un environnement et des pratiques de cueilleur dont son ADN garde la mémoire.         

Dans tous les cas, elle permet de faire un bref tour du monde de quelques approches et expériences. Celui-ci est nécessairement réducteur tant sont nombreuses les initiatives et en forte accélération le nombre de celles-ci.

La mairie de Paris s’est fixé l’objectif de végétaliser cent hectares de façades et de toitures à l’horizon 2020, dont un tiers sera consacré à l’agriculture urbaine. À cette fin, elle a lancé en avril dernier un appel à projets qui s’inscriront sur une grossequarantaine de sites, d’une surface totale de 5,5 ha, mis à disposition par des acteurs publics et privés. Les projets de ces « ParisCulteurs » seront connus à l’automne 2016.
Ils ne défricheront pas un terrain vierge, si l’on ose dire, puisque des expériences préexistent avec succès comme, par exemple, la ferme urbaine de la Recyclerie (18ème arrondissement), 1000 m2 où se côtoient un potager, des poules, des poissons (aquaponie), des abeilles, des vers de terre (lombricompostage) et autres éléments de la biodiversité.

En matière d’aquaponie, la référence est probablement à chercher à Berlin, à Eco Friendly Farm qui produit quelque trente tonnes de poisson (perche) et autant de légumes variés, par an.

Si les toitures plates peuvent être végétalisées en l’état, elles peuvent aussi accueillir des serres qui vont permettre d’étendre la période de culture et d’élargir la palette des plantes cultivées. C’est l’approche retenue par les fermes Lufa, en hydroponie, au Québec.

À New­ York, dans les quartiers du Queens et de Brooklyn, la Brooklyn Grange Farm, ouverte en 2010, exploite 10 000 m2 de toits de bâtiments industriels en agriculture biologique.

À Singapour, où l’espace cultivable est rare, la société Sky Green a développé un système de ferme verticale, efficace et adapté à ces contraintes d’espace. Il ne s’agit plus là d’exploiter, au sens agricole du terme, des faces de bâtiments dédiés à d’autres usages mais d’insérer dans le tissu bâti des ouvrages dont la seule fin est la production intensive de fruits et légumes.

Quelques liens ci-dessous permettent de continuer à se promener au milieu de ces initiatives qui dessinent certains aspects de la ville de demain.


Pour prolonger :
Reportage d’Arte sur l’Eco Friendly Farm.
Vingt-cinq illustrations de végétalisation et de fermes urbaines dans le monde.
Dickson Despommier -- The Vertical Farm
Intervention de Mohamed Hage, fondateur des fermes Lufa, à Montréal
Un cycle saisonnier à la BrooklynGrange Farm
Reportage du magazine Géo : Agriculture urbaine : l'avenir de l'agriculture verticale en 5 questions