Le parc bâti français étant responsable de plus de 40% de la consommation énergétique du pays, en améliorer la performance énergétique est clairement un levier majeur pour réduire notre consommation, les émissions de gaz à effet de serre associées, notre dépendance énergétique, notre déficit commercial et inscrire le pays dans la transition énergétique.
Quelles sont les motivations qui peuvent inciter un maître d’ouvrage
à procéder à des travaux de rénovation énergétique de son bien ? Sans
prétention à l’exhaustivité et sans notion d’ordre, on peut citer :
- L’obligation d’y procéder, laquelle n’existe pas (encore). Il en a été parlé pour le parc tertiaire.
- Une sensibilité à la problématique du réchauffement climatique induisant un désir d’agir individuellement.
- Le souhait de réduire sa facture énergétique et d’améliorer son confort.
- La valorisation de son bien. En améliorer la performance énergétique va dans le sens d’en accroître la valeur, sous réserve qu’il existe une demande locale (activité économique, lieu d’agrément, desserte par les transports en commun …)
- Un rôle d’exemplarité (État, collectivités locales, établissements publics).
- Des incitations financières et fiscales réduisant sensiblement le coût des travaux.
- La réalisation d’autres travaux, par exemple d’extension, qui fournissent l’occasion d’ajouter un volet de rénovation énergétique. On parle alors de travaux embarqués.
Si de tels travaux sont envisagés, le passage à l’acte ne se
fera que si des réponses satisfaisantes sont apportées à un ensemble de questions
que se pose légitimement le maître d’ouvrage, comme :
- Financement : existe-t-il des aides ? Pour le logement ? Pour le tertiaire ? Qu’est-ce qu’un Contrat de Performance Énergétique (CPE) ?, Qu’est-ce qu’un tiers investisseur ?
- Qui fera les travaux ?, Comment trouver des entreprises qualifiées ?, Comment sont-elles formées ?, Je souhaiterais n’avoir qu’un interlocuteur, quelles sont les solutions ?
- Les temps de retour sur investissement sont très longs et encore allongés si la qualité de la mise en œuvre n’est pas au rendez-vous. Vers quels systèmes de garantie de la performance énergétique s’oriente-t-on (contributions du Plan Bâtiment Durable et de la Fondation Bâtiment Énergie) ?
- Quels sont les avantages et inconvénients de faire l’ensemble des travaux d’un coup ou de les étaler dans le temps ? Si cette dernière solution est retenue, comment procéder (un exemple : le passeport énergétique du Shift Project) ?
Si la mesure de l’enjeu de la rénovation énergétique des
bâtiments est présente, le passage à l’acte est plus modeste, quels que soient
les types de bâtiments. C’est ainsi que 150 000 à 200 000 logements
sont rénovés par an en France, alors que l’objectif affiché par l’État est de
500 000 à l’horizon 2017.
Aussi, nombreux sont les groupes de travail, commissions,
organismes qui ont réfléchi, et réfléchissent encore, aux ressorts à activer
afin de faire décoller ce marché (aujourd’hui estimé à 15 G€ en France),
très conséquent sur les plans de l’emploi, de l’économie et de l’environnement.
Nous en citons quelques-uns ci-dessous et encourageons l’internaute curieux à
suivre les liens.
- La Société de Financement de la Transition Énergétique (SFTE) s’est penchée sur le financement de la rénovation du parc tertiaire public et a bâti un programme pour « massifier » ces travaux, tant en France qu’en Europe. Ce programme est intégré dans la contribution française au Plan Juncker.
- L’un des trente-quatre plans de la Nouvelle France Industrielle porte sur la « Rénovation énergétique des bâtiments ».
- Les travaux du Plan Bâtiment Durable, dont ceux relatifs à la Maquette numérique et lagestion du patrimoine. Le BIM en quelques mots.
- Au sein de la démarche « Objectifs 500 000 », les publications du groupe de travail « Développer des matériaux innovants et inventer de nouvelles façons de construire et rénover ».